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Amedeo Modigliani
Eléments biographiques :
C’est le 12 juillet 1884 à Livourne, Italie qu’est né Amedeo Clemente Modigliani d’une famille de juifs italiens. A la fois sculpteur peintre et dessinateur, il est rattaché à l’école de Paris.
Dès 1902 il s’inscrit à l’école du nu, la Scuola Libera di Nudo de l’Accademia di Belle Arti à Florence. Puis en 1906, il arrive et s’installe à Montmartre, d’où il déménage en 1909 pour s’installer à Montparnasse, de là de nombreux excès de toute sortes (alcool, drogues etc…) n’améliore pas son état de santé, puisqu’il a depuis 1901 contracté la tuberculose.
Au début il se considère plus sculpteur que peintre mais sa faiblesse physique l’amène à abandonner la sculpture dès 1912.
En 1916, il rencontre sa femme Jeanne Hébuterne qui est elle aussi une artiste peintre.
La première exposition personnelle de Modigliani se fait en 1917 à la galerie Berthe-Weil, mais elle est fermée sur ordre de la préfecture pour indécence (nus en vitrine). Suite à cet événement, aucun de ses tableaux ne seront vendus.
1918 marque un tournant dans la vie de Modigliani ainsi que ses œuvres : il s’agit de l’année de naissance de sa fille Giovanna. Durant cette année, Modigliani a du déménagé a Nice a cause de ses problèmes de santé.
De 1919 à 1920, l’artiste est de retour sur Paris bien que son état de santé ne cesse de se dégrader, il continue à peindre, jusqu’à ce qu’une méningite tuberculeuse l’emporte le samedi 24 janvier 1920 à l'hôpital de la Charité - 47 rue Jacob. Deux jours après, sa femme Jeanne se défenestre emportant avec elle l’enfant qu’elle portait en son sein.
Postérité :
En 1958, sa fille Giovanna a écrit un livre sur son père intitulé : « Modigliani : Homme et mythe ».
Aussi en 1984 s’est produit en Italie « le canular de Livourne » un événement à propos de prétendues sculptures qui auraient été l'œuvre du peintre, dessinateur et sculpteur italien Amedeo Modigliani.
Le 29 septembre 2004, sort un film sur la vie de l’artiste. Réalisé par Mick Davis, le film est d’origine biographique bien de que nombreux éléments sont fictifs. L’acteur principal, qui joue le rôle d’Amedeo Modigliani est Andy Garcia, et Elsa Zylberstein joue le rôle de Jeanne Hébuterne. Le film nous indique le milieu artistique dans lequel évolue l’artiste entre compétitions et histoire d’amour.
Influences et entourage :
Il aime l’art primitif (d’où ses cariatides) et a été influencé par Toulouse Lautrec, inspiré par Paul Cézanne, ainsi que par le cubisme et la période bleue de Picasso.
Mais il est dit souvent que « L’art de Modigliani est une création. Il refuse d’adhérer aux courants de son temps et parvient à rester dans l’actualité. Il a toujours été lui-même et toute sa vie, il n’aura qu’une idée en tête, c’est de faire du Modigliani, rien que du Modigliani. »
Il fait connaissance du groupe du Bateau-Lavoir, où il rencontre Picasso, Jacob, Apollinaire, Cendrars, Utrillo et Soutine, qui deviendront ses meilleurs amis.
En 1907, il fait la connaissance du docteur Paul Alexandre, son premier acheteur. Et dès 1908, il expose ses œuvres au salon des Indépendants. Lieu dans lequel il a exposé assez régulièrement. En 1914, il rencontre Paul Guillaume, son premier marchand, et Léopold Zborowski qui est à la fois un marchand et un ami qui le protège.
Style et technique:
Modigliani se considère de base comme un sculpteur jusqu'à ce que son problème de faiblesse physique l’en empêche. Dès lors il fait des cariatides, des portraits, des nus et très rarement des paysages, bien que les ayant étudié au tout début de sa carrière.
Technique en 1908 : La peinture est âpre et donne l'impression que l'image est partiellement inachevée. On peut apercevoir dans les œuvres de cette période, quelques tendances impressionnistes. Les traits sont accusés, les couleurs sombres (le Portrait de la Juive), un style que Modigliani abandonne peu à peu au profit de la simplification de volume, de clarté et d’allègement de la matière (Portrait d’Alexandre père et fils en 1909).
De 1909 à 1914 Modigliani ne fait plus que des dessins et des sculptures. Dessins à caractère nerveux, il ne revenait jamais sur ceux-ci. Exemple : la série des Caryatides, « déesses de beauté » pour Modigliani inspiré par les statues antiques.
Ses sculptures sont assez grossièrement taillées. Une impression d’inachèvement se dégage de ses sculptures.
En 1914, il se remet à peindre poussé par son ami Paul Guillaume.
Dans les années 1916-1917 : Modigliani peint sa série de nus de trente tableaux.
Au centre de l’image se place le corps des modèles. L’espace n’est qu’à l’arrière plan et assez limité. En dépit des règles formelles des nus de l’époque, Modigliani n’hésite pas à négliger dans ses œuvres les proportions et les mouvements. La peinture Nu couché, grande de 60,6 × 92,7 cm date des années 1916 et 1917.
1918 : Suite à la naissance de Giovanna. Modigliani peint de plus grand formats et éclaircit ses couleurs. C’est dans cette période qu’il a peint les quatre seuls paysages qu’il a faits.
Après 1917 Amedeo Modigliani peint des nus occasionnellement. Exemple : Nu debout – Elvira de l'année 1918. Faite de couleurs plus claires, et les couleurs dominantes sombres sont remplacés par le turquoise. Le contour du sujet est très marqué et les couleurs largement appliquées renforcent la présence de la personne.
Sujets d’études :
Son thème d’étude est la figure humaine, de son entourage à de parfait inconnus au hasard d’une rencontre, il peint aussi de nombreuses femmes qu’il côtoie dont des prostitués . Ainsi que certains des hommes qu’il a connu ou pas. Et pendant une période assez difficile de sa vie, il peignait bon nombre d’inconnus pour de l’argent. Aussi il n’a fait que quatre paysages pendant cette période, bien qu’ayant étudié les paysages bien avant 1901.
Ont été recensés entre 1914 – 1919 environ 352 toiles de Modigliani, ainsi que 25 sculptures (principalement des têtes), en dépit du fait que de nombreuses œuvres de Modigliani ont été perdues ou encore brulées.
Voici une liste non exhaustive de ses œuvres les plus connues :
- Cariatide en 1912 Huile sur toile, exposé à Milan
- Fille avec des Tresses en 1917 Huile sur toile 60x45cm
- Gitane avec un bébé en 1918 Huile sur toile 115x73cm, exposé à Washington
- Homme à la Pipe en 1918 Huile sur toile 92x60cm, exposé à Paris
- L'Enfant Gras en 1915 Huile sur toile, exposé à Milan
- La Jeune Servante en 1919 Huile sur toile, exposé à Buffalo
- La Juive en 1908 Huile sur toile 55x46cm, exposé à Paris
- La tête de Kisling Huile sur toile 37x28cm, exposé à Milan
- Le Grand Nu en 1919 Huile sur toile 72x116cm, exposé à New York
- Le Mendiant en 1909 Huile sur toile, exposé à Paris
- Le Petit Paysan en 1918 Huile sur toile 100x65cm, exposé à Londres
- Le Pull Jaune Vers 1919 Huile sur toile 100x64cm, exposé à New York
- Le Violoncelliste en 1909 Huile sur toile, exposé à Paris
- Le Zouave en 1918 Huile sur toile 63x48cm, exposé à Paris
- Les Mariés 1915-1916 Huile sur toile 52x46cm, exposé à New York
- Nu Assis en 1912 Huile sur toile 92x59cm, exposé à Londres
- Nu assis sur un Divan 1917-1918 Huile sur toile 100x65cm, exposé à Paris
- Nu au Bracelet en 1917 Huile sur toile 92x60cm, exposé à New York
- Nu sur un Coussin 1917-1918 Huile sur toile 60x92cm, exposé à Milan
- Paysage du Midi en 1918 Huile sur toile, exposé à Paris
- Petite fille en bleu en 1918 Huile sur toile 116x73cm, exposé à Paris
- Portrait d'Anna en 1918 Huile sur toile 55x33cm, exposé à Rome
- Portrait de Béatrice Hastings en 1915 Huile sur toile 81x54cm
- Portrait de Blaise Cendrars en 1917 Huile sur carton 61x50cm, exposé à Rome
- Portrait de Chaim Soutine en 1917 Huile sur toile 91x59cm, exposé à Washington
- Portrait de Diego Rivera en 1914 Huile sur carton 100x79cm, exposé à São Paulo
- Portrait de Henri Laurens en 1915 Huile sur toile, exposé à Paris
- Portrait de Jacques Lipchitz et de sa femme 1916-1917 Huile sur toile 80x52cm, exposé à Chicago
- Portrait de Jean Cocteau en 1917 Huile sur toile 100x81cm, exposé à New York
- Portrait de Jeanne Hebuterne en 1917 Huile sur toile 92x60cm, exposé à Paris
- Portrait de Jeanne Hubeterne 2 en 1919 Huile sur toile 130x81cm, exposé à Los Angeles
- Portrait de Léopold Zborowski en 1918 Huile sur toile, exposé à São Paulo
- Portrait de Lunia Czechowska Huile sur toile 46x33cm, exposé à Milan
- Portrait de Marguerite 1917-1918 Huile sur toile, exposé à New York
- Portrait de Max Jacob en 1916 Huile sur toile, exposé à Paris
- Portrait de Monsieur Baranowski en 1918 Huile sur toile
- Portrait de Paul Guillaume en 1916 Huile sur toile 80x54cm, exposé à Milan
- Portrait du docteur Paul Alexandre en 1909 Huile sur toile 100x81cm, exposé à Paris
- Tête d'une femme avec un chapeau (Lolotte) Vers 1916 Huile sur toile, exposé à Paris
- Tête de jeune femme en 1908 Huile sur toile 57x55cm, exposé à Mouvaux
Caractères de ses peintures et traits qui ressortent sur ses toiles :
Les personnages ont une posture figée, une expression triste qu’il définit comme étant «l’expression de muette acceptation de la vie». Les yeux en amandes, vides, clairs ou fermés, le cou allongé, le nez très fin, aussi le modèle semble avoir un masque méditatif.
Très souvent les modèles sont vus de face, assis et, pour la plupart, les mains croisées.
Les visages assez contrastés, de rouges, oranges ou encore de bleus légers, sont toujours plus allongés et sinueux, les têtes se basculent au bout des cous très flexibles. D’étranges sensations de lassitude, de mélancolie et de résignation émane de ses œuvres.
Il ne fait pas appel à la couleur pure et éclatante contrairement à nombre d’artistes de l’époque. Il reste dans les ocres et les tons sombres pour ses nus.
Le fond est généralement de couleur uniforme. Il y a peu d’éléments à l’arrière plan.
Modigliani s’intéresse plus à la psychologie de ses modèles qu’à leur forme. Il élabore donc un style personnel formes allongées, déformées parfois.
Médiums utilisés :
A travaillé avec bon nombre de médium mais a surtout utilisé le marbre en sculpture, la peinture à huile, le fusain et les crayons.
Bibliographie :
Modigliani, Clarisse Nicoïdki, Edition Plon Modigliani, par Christian Parisot, Edition Pierre Terrail
La vie quotidienne à Montparnasse à la grande Epoque, par Jean-Paul Crespelle, Edtitions Hachette
Modigliani, les nus, Angela Ceroni. La bibliothèque des arts, Paris.
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