• Le vide et le plein sont deux composantes qui créent des dynamiques. 

    A de nombreuses échelles, la présence du vide est nécessaire mais très souvent ignorée car son utilité n’est pas aux premiers abords, évidente.
    A l’échelle géologique, entre et dans chaque élément, le vide est présent, à l’instar de l’échelle biologique.
    Présence que nous retrouvons aussi dans nos propres cellules, ce vide est occupé par le cytoplasme, qui est majoritaire dans la cellule dans lequel baigne le noyau et autour duquel il y a la membrane. Nous pouvons dire que nous sommes composés d’un plein d’espace qui ne semble rien contenir.

     

    L’Occident compare le vide à un espace ouvert, c’est-à-dire à une transition vide qui sépare et relie deux espaces ou l’intérieur de ceux-ci. Le vide en Occident est synonyme de perte ce qui génère une peur du vide. Pourtant, cette vision peut être influencée par différents procédés, différents mouvements ou encore cultures. Au XIXème siècle, le Romantisme tente d’inciter l’Homme à chercher le lien affectif avec ces vides qu’il crée et voit entre lui, les autres et avec la nature. C’est en tentant d’affiner leur sensibilité, que les Romantiques tentent de voir autrement le monde.
    Cette définition du vide est obsolète pour les scientifiques qui ont prouvé que ce que nous considérons comme véritablement vide est infime. L’air est composé de milliards de particules, d’atomes, de divers éléments en fonction de sa location. Ce n’est pas parce qu’à l’œil nu, ces particules ne sont pas visibles, qu’elles n’existent pas. Il y aurait environ 21% d’oxygène, 78% d’Azote et 1% de gaz divers.

     

    Le plein du vide, de Xu Yi, est une oeuvre musicale, 1997. D’inspiration chinoise, l’auteur compose sa musique comme une complémentarité entre blanc et noir, entre vide et plein. Il s’agit de mettre à l’honneur le courant de pensée Taoiste.

     

    Une question d'équilibre : Yin & Yang

    Xu Yi, Photographie de Julie Ganzin.

     

    En extrême orient, la vision du vide se rapproche de la vision scientifique. Le vide serait un plein et inversement. C’est ainsi qu’en parle François Cheng dans son livre Le vide et le plein. Dans la peinture chinoise, l’apparition des blancs constitue des espaces non peints entre les figures, le vide permet au plein de montrer et de dévoiler. L’un et l’autre constituent un ensemble. Le vide structure le monde. Son efficacité est au même niveau que celle de la roue. En dépit de son invisibilité, il permet d’agencer le monde. C’est seulement dans ce sens que la notion de plein peut exister, car sans le vide, il ne pourrait être quantifié, défini.

     

    Il est intéressant de noter que certaines matières considérées comme vides peuvent en contenir d’autres. C’est le cas de l’air, qui ne peut être attrapé. Ou le cas de l’eau, à cause de sa transparence et de sa fluidité. Or, l’air comme l’eau peuvent contenir nombre d’éléments tels que des pigments, ou des gaz, et intéragir avec d’autres fluides. Mais chacun d’eux n’auraient pas pu être identifiable à l’oeil dans un espace sans soleil.

     





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