• Qu’est ce qu’un phénomène élémentaire ? Il s’agit de réactions entre divers éléments de base tels que l’eau ou différents fluides ou matières.
    Par exemple, entre le feu, l’eau la terre ou encore l’air dans diverses conditions, froid, chaleur, température normale, milieu salé ou acide etc..

    Ces réactions peuvent engendrer mélanges, divisions, fusions, évaporation.

     

    Le feu n’est pas le seul élément qui peut entrer en compte dans l’interaction et la poétique de la matière. D’autres phénomènes minuscules et élémentaires peuvent se produire en se croisant et apporter autre chose.

     

    Il est question ici, de recherches plastiques autour de la fascination que nous
    avons pour ces phénomènes élémentaires et les formes qu’ils peuvent prendre.
    Outre le domaine scientifique, qui classifie et observe ces réactions en décortiquant chaque élément, l’art et la littérature offrent une approche plus libre, basée sur le ressenti et la recherche de ce que ces réactions et ces éléments peuvent produire plastiquement, émotionnellement et intellectuellement sur nous.

     

     

     Mohamed Sanoussi, Agadir 2011

     

    En somme, l’art et la littérature ne cherchent pas à décortiquer la nature, mais s’en inspire et tente de comprendre ce qu’elle peut provoquer chez l’être vivant.


  • La matière peut composer plusieurs éléments. L’élément peut être synonyme de milieu soit un lieu favorable à un ou plusieurs êtres. Il peut être aussi plusieurs composant d’un objet. Ou une fraction d’un groupe. 0u encore, un principe chimique commun d’un corps simple symbolisé par un nombre (éléments chimiques).
    Les éléments désignent aussi l’eau, le feu, la terre, l’air en ajoutant le métal et le bois en Chine. Ces éléments primaires sont bases nécessaires au développement de la vie. Ils sont potentiellement des milieux propices à l’installation des cellules. En dehors du feu qui tel quel possède un potentiel plus destructeur que constructif.

     

    « Rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme », avant cette célèbre phrase de Lavoisier, il est intéressant de noter que le feu était considéré comme constitué d’un fluide appelé « phlogistique ». Suite à l’observation d’une perte de masse du feu après combustion (à cause de la perte d’eau), a été déduit par Stahl au XVIIème siècle que tous les matériaux inflammables possèdent une substance, un fluide incolore, inodore et inpondérable formée de phlogistons.Un fluide rempli de matière.

     

    Mur de Feu d’Yves Klein. Nice, 2007

     

    Aujourd’hui, après l’intervention de Lavoisier, nous savons que le feu est de l’énergie produite par l’oxydation d’un combustible par un comburant (le plus souvent l’air ambiant). Une oxydation hautement exothermique sous forme de chaleur et de lumière. Un potentiel énergétique si puissant qu’il en devient visible
    Naturellement il est associé au soleil, aussi source de chaleur et de lumière (qui lui n’est pas une combustion mais une fusion nucléaire).
    Le feu est aussi synonyme de passion, d’ardeur, et possède une forte symbolique érotique. Dans la littérature, Virgile évoque dans l’Enéide,
    La passion de Didon pour Enée, une passion qui la consume tel un feu. Toute une poétique se dégage des textes sur : la passion, le sentiment, la colère et le sexe.

     

    Vue de l’exposition «Tableaux de feu et monochromes», Bernard Aubertin, 2010.
    Mise à feu d’un Tableau-feu.

     

    Certains artistes tel que Bernard Aubertin, travaillent cet élément. Les premiers Tableaux-feu de Bernard Aubertin datent de 1961 et pour ses 75 ans,
    l’artiste a décidé de renouer avec le feu.
    Il a procédé ici de deux manières : la première avec des boîtes en carton contenant des paquets d’allumettes, collées sur une plaque d’aluminium et enflammées; et la seconde, constituée de feuilles métalliques percées de petits trous dans lesquels plus de 2000 allumettes ont été placées avant d’être allumées. L’un des Tableaux-feu œuvre de cette dernière série, accroché au mur, sera allumé. Très vite l’œuvre se transforme en une véritable torche, laissant une trace de fumée sur le mur.
    Pour l’artiste, les traces ou les formes hasardeuses produites par le feu, symbole de création, illustrent la réalité concrète. Toutes sont nouvelles, différentes et éphémères.


  • Lorsque le feu et d’autres éléments tels que l’eau sont évoqués, cela rappelle notre environnement. Ce que la confrontation et le résultat de ses matières apportent sur l’environnement. L’univers des fluides qui se mélangent et s’affronte rappelle l’univers organique. Dans l’art, ce concept contemporain de philosophie, de design, d’art décoratif ainsi que de pièces d’art existe, cette pensée est inspirée par la science, notamment la biologie et donc, de la nature elle-même. Il est caractérisé par la continuité, la fluidité et le mouvement et le 3D. Il s’agit d’étudier, de comprendre la nature afin de créer un lien entre elle et l’Homme. La nature a toujours inspiré l’Homme, mais ce n’est qu’en 1665 que le savant anglais Hooke découvre l’univers cellulaire.

    Aristote pensait dès l’Antiquité que les animaux et les plantes étaient composés d’éléments qui se répètent. Il nomme ces petites structures « cellules » dans son ouvrage Micrographia. Cellule qui sera définie et mieux observée sous l’œil du créateur du premier microscope, l’inventeur Hollandais Van Leeuwenhoek. Peu à peu la science permet l’analyse des composés de la cellule pour se rendre compte que celle-ci est remplies de différentes molécules, elles mêmes composées d’atomes. Des éléments que nous retrouvons partout dans l’univers.

     

    Organic Art

     

    Steven Spazuk. Self Portrait. Québec, 2007

     

    Steven Spazuk est un dessinateur canadien qui illustre en noircissant les feuilles de papier au feu de bougie. Via un processus de destruction par le biais du feu, Steven Spazuk, obtient des ombres qu’il travaille sur un support léché par les flammes. Le feu destructeur acquiert une dimension créatrice, et la suie obtenue par combustion devient un matériau à travailler.

    Alors que Steven Spazuk travaille l’élément feu pour l’illustration et choisit de figer le mouvement, comment rendre compte du mouvement de ces phénomènes avec d’autres médiums ?





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique