• « Zhuangzi rêva une fois qu’il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu’il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Zhuangzi indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s’il était Zhuangzi qui avait rêvé qu’il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu’il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! C’est ce qu’on appelle la Transformation des choses. »
    Tchouang-tseu, Zhuangzi, chapitre II, « Discours sur l’identité des choses »

     


    Entre la réalité interprétée et le rêve, quelle est la limite ? Où commence le rêve et où se termine la réalité ? Le rêve est par définition, un monde intermédiaire, un intervalle onirique. Les Senoïs de Malaisie étaient une tribu primitive dont la vie s’organise autour de leurs rêves. Ainsi ils considèrent le monde onirique comme étant beaucoup plus instructif que la vie réelle. Notre perception du réel est déformée par de nombreux facteurs, cela fait de notre réalité, qu’une réalité parmi tant d’autres, le rêve est lui aussi une réalité. Des études montrent que, pendant le sommeil, le corps vit réellement ce que l’esprit voit en rêve. Notre esprit rêve le réel et aussi l’imaginaire, dans quelle partie décide l’artiste de se situer ?


  • Nous interprétons tous les formes qui nous apparaissent inconcrète. Il s’agit de paréidolie, c’est une interprétation, une illusion de quelque chose crée par le mystère de la forme. Plus précisément, c’est l’association d’un stimuli visuel informe/ambigu à un élément clair, identifiable. Ce n’est pas une illusion optique classique qui joue sur les lois universelles de la perception humaine. La paréidolie permet une libre interprétation, une ressemblance ou non selon chacun. Il n’y a pas de jeu avec l’optique, seulement avec l’imagination.
    Le test de Rorschach est basé sur cette interprétation dite cognitive. Il s’agit de deviner, d’interpréter plus qu’on ne voit. Selon Henri Bergson dans l’Energie spirituelle. Les paréidolies sont issus directement des rêves. Certains y voient des messages subliminaux, de l’inconscient au conscient.

     

    A is hotter than B, Edith Dekyndt, Vidéo couleur, non sonore durée : 9’

     

    Edith Dekynth joue avec les encres autrement que pour l’écriture, ou encore la peinture. C’est en photographie qu’elle traite  ses dilutions presque calligraphiques dans lesquelles chacun voit ce qu’il souhaite voir.


  • Il semble que dans notre monde, tout soit relatif*, tout paraît lié, peut-être pas aux premiers abords mais à force d’observation, vient la compréhension.
    Plastiquement, l’interaction entre différentes matières crée une dynamique fascinante de ces phénomènes élémentaires qui nous entourent mais dont nous ne
    prêtons pas forcément attention.
    Ces phénomènes subtils évoluent en réaction diverses avec d’autres et nous font nous interroger sur des notions de transformation, sur leur potentiel de création et
    de destruction. La traduction plastique de ces réactions sont issus et débouchent sur une interprétation poétique pour l’artiste comme pour les spectateur. Pour l’heure, ces trois dernières années de recherches résultent de plusieurs stades, celui de l’observation, de la découverte, du contact et des jeux avec la matière et ses effets
    qui nous fascinent. Des processus qui amèneront à une certaine maîtrise de leur plasticité en vue d’approfondir cette poétique des fluides et la notion de peinture en mouvement.





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique