• Le futurisme.. oui... et comment le reconnaître !

    1ère avant-garde du XXème siècle, le Futurisme se veut un mouvement littéraire et artistique rejetant la tradition esthétique et exaltant le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, les machines et la vitesse.

    Les peintres du Futurisme italien, principalement Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Luigi Russolo et Gino Severini, regroupés en 1910 autour du poète Filippo Tommaso Marinetti, proclament l'identité de l'art et de la vie par le biais de la notion de vitesse.

    Héritant de la philosophie de Bergson et de la théorie de la relativité d'Einstein selon lesquelles la stabilité est une illusion rétrograde, ils choisissent la vitesse comme moyen de percevoir et d'acquiescer au principe fondamental qui régit le monde moderne, le mouvement.

    Sont ainsi glorifiées les usines et les inventions modernes, et tous les bruits qui en émergent. Ainsi, Luigi Russolo et Francisco Balilla Pratella, à travers une théorisation de la notion de bruit, vont faire l'apologie du son, qui influencera les Dadaïstes et plus tard la musique contemporaine.

    S'inscrivant en force contre une esthétique traditionnelle figée, le Futurisme prône un art total comme l'indiquent ses nombreuses activités parallèles à la peinture : la musique, l'architecture, le théâtre, le cinéma, la mode...

    Comment reconnaître une œuvre de style Futuriste ?

    Dans l’histoire de l’art, le Futurisme est un style du mouvement moderne apparu en Italie au début du XX° siècle et présente certaines similitudes avec le Cubisme français. Il coïncide historiquement avec l’apparition des nouvelles technologies issues de la révolution industrielle et ses préoccupations sont intimement liées au progrès. Ce style a parfois une mauvaise réputation de part sa "récupération" par le fascisme.

    Les futuristes sont fascinés par les inventions récentes en ce début de siècle : l’automobile, le chemin de fer, la photographie puis le cinématographe, l’électricité, et les machines qui transforment le travail humain. Une grande foi dans le progrès laissait imaginer à tout un chacun que le travail un jour n’existerait plus grâce aux machines qui s’en occuperait, d’où cet enthousiasme débordant. On retrouvera donc souvent dans les peintures et sculptures futuristes des représentations de voiture ou de machines.

    Le Futurisme résume en tout premier lieu son époque par la vitesse, et cherche à représenter le mouvement. Il s’inspire pour cela des chronophotographies de Muybridge ou Marey qui permettent de décomposer le mouvement et plus tard de le reproduire via le cinéma. On retrouvera ces décompositions de mouvement en peinture (Balla, Russolo) et même en photographie (Bragaglia). Le goût pour les machines donnera naissance en sculpture aux créatures mécaniques de Boccioni et Duchamp-Villon, qui est un peu le chaînon artistique entre cubisme et futurisme.

    Pour accentuer l’aspect dynamique que prône la philosophie futuriste, les couleurs se font de préférence vives et contrastées ; l’influence du cubisme (lui-même influencé par les nouvelles technologies) donnera naissance à des toiles « décomposées » en facettes qui obligent le spectateur à faire circuler son regard dans la toile pour trouver une cohérence à l’ensemble. Si la façon de se déplacer et de travailler change, la façon de regarder doit, aux yeux des futuristes, changer aussi pour devenir plus dynamique, et s’adapter ainsi à son époque. Si nous sommes aujourd’hui habitués à ce type d’images, c’était à l’époque très déstabilisant !

    Pour identifier une œuvre futuriste, pensez à regarder la date et le nom de l’auteur : la plupart des œuvres futuristes ont été réalisées entre 1900 et 1950 par des artistes italiens.