• Regarder des substances, c'est voyager dans les paysages de la matière. Il s’agit d’une invitation à l’imagination et à la perception de chacun autour des graphismes, des reflets et des volumes des matériaux. Le paysage ne se situe pas seulement autour de nous. Lever les yeux offre des perspectives différentes que de les baisser sur une partie ou un détail qui compose divers matériaux.

    Poser son regard dans la matière c’est chercher ce que l’agencement de sa texture et de ses multiples compositions peuvent évoquer. L’intérêt est porté sur la notion même de paysage et de ses frontières, existantes ou non.

    Dans une démarche pratiquement minimaliste, il s’agit de s’attarder sur ce qui peut être évoqué par la couleur, dont les limites ne sont pas toujours franches et les contours de moins en moins concrets, à mesure que l’on se rapproche du cœur de la matière.

    La photographie macro permet de rapporter ce changement ; passant d’une petite échelle à une plus grande, et attirant ainsi l’attention sur l’immensité des possibles paysages dans la matière.

    C’est une façon de témoigner de l’existence d’infinité d’autres univers à la fois plastiques, lyriques, ou encore abstraits, et qui font parti de notre environnement. Car la matière fait partie intégrante de tout paysage, et qu’elle même, lorsque s’y prête l’attention, en montre d’autres sous différents angles et lumières.


  • Le paysage ?

    L'ensemble de caractères, de traits et de formes agencées dans un espace limité désigne un paysage.
    Souvent représentée à l'horizontale comme à la verticale, le paysage implique un point de vue.

     

    Au niveau artistique, le paysage concerne plusieurs médiums tels que la peinture, le dessin, la photographie ou encore la vidéo. Il s'agit le plus souvent de représentation du réel et s'oppose parfois à la représentation de la figure humaine, le portrait ou encore la nature morte. 

    Beaucoup de symbolismes y sont généralement incorporés (peinture religieuse).

    Qu'est ce que le paysage ?

    Paysage de l'Odyssée dans la Maison de la via Graziosa, ier siècle av. J.-C. 

     

    De l'Antiquité (greco-romaine) au Moyen Âge, le paysage sert de fond ou d'environnement. Il met en contexte une scène. 

    Au Moyen Âge, celui-ci fait beaucoup référence à l'origine divine.

    Ce n'est qu'à la pré-Renaissance que le paysage tend à humaniser la représentation religieuse dans les tableaux.

    À la Renaissance, le paysage sert à exprimer les utopies urbaines et politiques émergentes.

     

    selon Wikipédia :

     

    Le regard paysager s'est formé dans le monde occidental au contact de l'art pictural et de ses évolutions au début de l'époque moderne1. La naissance du paysage est lié ainsi à une médiation par l'art, à un processus d'« artialisation » qui peut être double, in situ et c'est l'attention du paysagiste, et in visu, par le regard du peintre2. Cette médiation par l'art permet de passer du « degré zéro du paysage », le « pays », au paysage lui-même ; « elle est lente, diffuse, complexe, souvent difficile à reconstituer, mais toujours indispensable. Cela soit dit à l’intention de ceux qui s’obstinent à prôner l’idée [...] d’une beauté naturelle. » Ainsi, si un espace n’est ni contemplé, ni apprécié, sa présence matérielle ne suffit pas à en faire un paysage3.

     

    Le paysage ne prend toutefois véritablement son essor qu'au xviie siècle, avec le développement du collectionnisme. En Flandres, la première représentation de paysage indépendant est celle de Joachim Patinir. On distingue alors trois types de paysages :

    1. Le paysage classique, où se trouve représentée une nature idéale, grandiose, domptée par l'Homme. La représentation n'est alors pas crédible, mais recomposée pour sublimer la nature et la rendre parfaite ; en général, une histoire se cache dans ce type de paysages, dont les poncifs sont la présence d'éléments d'architecture romaine, combinés à une montagne ou une colline et à un plan d'eau. Les trois centres important de ce type de représentations sont Rome, avec Annibale Carracci, le créateur de ce type, et ses suivants l'Albane, Le Dominiquin, Poussin…, mais aussi Paris et la Hollande. Dans la première moité du XVIIIe. siècle le paysage constitue le cadre idéal d'une vie sensible à plus de naturel, dans la peinture de Watteau, par exemple.
    2. Le paysage naturaliste propose une vision plus humaniste, de l'harmonie entre l'Homme et la nature avec Jacob van Ruisdael etJan Van Goyen. En général, celle-ci est grandiose, abondante et sauvage, représentée souvent lors de tempêtes et d'orages. Si cette vision est plus crédible, il n'est pas nécessaire qu'un lieu précis soit représenté. On trouve donc des œuvres de ce type chez les petits maîtres des écoles du nord dans la veine du succès obtenu par Ruisdael et Van Goyen, et aussi parfois dans les peintures et gravures de Rubens, Rembrandt et Salvator Rosa.
    3. Le paysage topographique, qui représente nécessairement un lieu précis et identifiable, avec une nature présentée de manière plus humble et détaillée, en tout cas plus proche de la réalité observée. Ce genre est assez caractéristique de l'école hollandaise, où les peintres sont extrêmement spécialisés (il existe des peintres de paysages d'hiver, de forêts, de canaux, de villes…):Vermeer, avec sa célèbre Vue de Delft en est probablement le représentant le plus célèbre. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle le paysage devient un enjeu majeur pour une expérience directe prise sur le motif, dans un souci d'exactitude qui relève de la même démarche que les encyclopédistes. Cette pratique pré-photographique se retrouve dans l'Europe entière et a été soulignée chez des historiens de la photographie. On y trouve aussi bien des topographes comme Claude Joseph Vernet etThomas Girtin que des peintres de paysage inspirés de l'Antique comme Pierre-Henri de Valenciennes dont les études de ciel sur papier préparé ou Georges Michel et ses vues des lointains de Paris semblent étonnamment « modernes ».

    À partir du préromantisme en Europe : infini et informe du paysage autonome, image de l'homme et de la société

    À l'époque romantique, le paysage devient acteur ou producteur d'émotions et d'expériences subjectives. Le pittoresque et le sublime apparaissent alors comme deux modes de vision des paysages. Les premiers guides touristiques reprennent ces points de vue pour fabriquer un regard populaire sur les sites et les paysages. Les peintres de l'école de Barbizon, les peintre réalistes voient dans le paysage comme des correspondances se construire avec la société des hommes, qui est alors en pleine mutation et cherche à lire dans le paysage comme une leçon à déchiffrer. Le geste de l'artiste, son pouvoir à déchiffrer le paysage et à le recomposer dans le tableau, devient un facteur important dans la valeur expressive et significative du tableau.

    Les peintres modernes comme les photographes découpent des points de vue, structurent, jouent de la lumière

    L'impressionnisme donne en effet un rôle très différent au paysage en en faisant l'objet d'une observation méticuleuse et relative en termes de lumière et de couleurs, dans l'objectif de créer une représentation fidèle à la perception vécue que peut en avoir un observateur. Cette fidélité à restituer, qui s'exprime par exemple dans les contrastes et les touches de façon « vibrante », est sans doute une des sources de la passion pour l'impressionnisme (on parle souvent de « miracle impressionniste » pour l'analyse de phénomènes optiques et lumineux dans le rendu d'artistes comme Claude Monet).

    L'énergie immatérielle qui anime et façonne le paysage pousse à une représentation abstraite

    L'abstraction sous ses différentes formes retirera, dès les premières compositions de Kandinsky, une grande partie de la description détaillée du paysage en y voyant la marque de forces immatérielles, bien que l'on emploie souvent l'expression « paysagisme abstrait » à propos de plusieurs peintres non figuratifs (Bazaine, Le Moal ou Manessier) ou Zao Wou-Ki, dans l'abstraction lyrique, parmi tant d'autres.

     

    Le paysage comme matériau et le Land Art

    Le land art est une tendance de l'art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature. Le plus souvent, les œuvres sont à l'extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l'érosion naturelle. De ce fait elles peuvent disparaître complètement. Les premières œuvres ont été réalisées dans les déserts de l'Ouest américain à la fin des années 1960. Les artistes cherchent à lier l'art et la vie, à arrêter de produire des œuvres destinées à être seulement admirées dans des musées.

     

     

     





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